Une Québécoise de 83 ans perd le logement qu'elle habitait depuis 30 ans.
«Je me suis fait dire que c’était une cause perdue, que si je ne signais pas, je perdrais tout.» explique la pauvre dame.
Les Maisons
Une femme de 83 ans devra quitter le logement qu'elle habitait depuis 30 ans.
Depuis 30 ans, Mme Andrée Bertrand vivait dans un quatre et demi de Laval qu'elle paie 456 $ par mois, mais voilà qu'au début décembre, l'octogénaire a reçu un avis de son propriétaire un avis de reprise de logement, puisque ce dernier dit souhaiter y loger sa tante qui est atteinte d'Alzheimer.
Mme Bertrand a refusé la reprise, mais son propriétaire a fini par la convaincre de signer une entente de résiliation de bail en échange d’un montant de 3884$ pour couvrir les frais de déménagement et trois mois de loyer.
La dame a expliqué au Journal de Montréal: «Je me suis fait dire que c’était une cause perdue, que si je ne signais pas, je perdrais tout.»
Depuis 2016, un nouvel article du Code civil protège les locataires de 70 ans et plus qui habitent leur logement depuis plus de dix ans et que le revenu rend admissibles à un loyer modique.
Bien que Mme Bertrand ne gagne qu'un peu plus de 21 000 $ par année, le nouvel article du Code civil ne la protège pas, car comme l'a expliqué Marjolaine Condrain-Morel, avocate et vulgarisatrice juridique à Éducaloi, «Il y a une exception à l’exception si la personne qui va bénéficier du logement est elle aussi âgée de 70 ans et plus».
L'avocate a aussi fait remarquer que cette personne doit être un membre de la famille dont le propriétaire est le principal soutien.
Le fils de Mme Bertrand, Normand Dubois, ne cache pas son désenchantement face à cette situation: «C’est une brèche qui laisse une porte ouverte à la reprise du logement. Il faudrait savoir: est-ce que la loi nous protège ou ne nous protège pas?»
Puisque M. Dubois est déjà aidant naturel auprès de sa fille handicapée, il n'est pas en mesure d'héberger sa mère dans son petit logement, pas plus que ses deux sœurs.
Mme Bertrand craint de ne pas pouvoir trouver un toit: «J’ai peut-être trouvé une place à 2100$, qui me reviendrait à mille dollars avec l’aide du gouvernement. Si c’est plus que ça, je suis à la rue!»
Cédric Dussault, porte-parole pour le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLAQ), souligne pour sa part que cette situation démontre que le système délaisse les personnes âgées: «Les personnes âgées sont particulièrement ciblées par les évictions parce que ça fait longtemps qu’elles sont dans leur logement et qu’elles ne paient pas cher. Souvent, elles n’ont pas la force de se battre. [...] Souvent, il y a une différence entre ce que dit la loi sur papier et ce qui arrive dans la réalité.»