Des locataires craignent des « hausses abusives » du prix de leur loyer
Plusieurs facteurs pourraient inciter les propriétaires à demander de fortes augmentations.
Les Maisons
Alors que l'inflation continue d'être galopante et que les taxes foncières à Montréal connaîtront une forte hausse en 2023, des locataires craignent de subir de fortes augmentations du prix de leur loyer, rapporte TVA Nouvelles.
« D’abord, pour les ménages qui n’arrivent déjà pas à payer leur loyer, ça fait toute une différence. Toute hausse de loyer est de trop dans la situation actuelle. Ces hausses de loyer s’ajoutent à l’explosion des autres coûts comme ceux de la nourriture », constate Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), en entrevue avec TVA Nouvelles.
D'ailleurs, au Québec, ce sont près de 200 000 locataires qui consacrent plus de la moitié de leur salaire mensuel au loyer.
« Ces gens ne peuvent pas couper ailleurs. C’est pour ça que le gouvernement doit agir en offrant une alternative », encourage Mme Laflamme.
Elle estime d'ailleurs que le chèque de François Legault n'est pas suffisant pour venir en aide aux plus vulnérables. « À très court terme, ça va leur éviter d’aller à la banque alimentaire pendant une ou deux semaines. Mais ce n’est pas une mesure structurante pour faire face à l’explosion des coûts des logements », fait valoir la porte-parole.
Du côté de l'opposition, Québec solidaire propose de plafonner le prix des logements.
« Un plafond, un gel ou un contrôle obligatoire des loyers, ce sont trois exemples de mesures structurantes. J’aimerai revenir sur le pourcentage. Il faut faire attention, ça ne veut pas dire qu’il y a une hausse de taxes de 4 % que les locataires doivent s’attendre à une hausse de loyer de 4 %. La hausse des taxes est l’une des composantes qui vont être prises en compte dans le calcul de la hausse des loyers. On craint que les propriétaires utilisent ça pour demander des hausses abusives de loyer », croit Mme Laflamme.
Elle rappelle toutefois que les locataires ont certains recours. « Il y a toujours trois options. Un avis de renouvellement de bail, donc on accepte ou on refuse la hausse tout en gardant le droit de demeurer dans le logement. S’il y a un refus, une fixation du loyer doit être faite par le Tribunal administratif du logement. C’est le Tribunal qui va établir la hausse selon les dépenses des propriétaires. La troisième option est de refuser la hausse et de quitter le logement », énumère-t-elle.
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