Voici pourquoi les logements sont moins chers au Québec qu'en Ontario
Quand on se compare, on se console ?
Les Maisons
Alors que le prix des logements explose au Québec depuis quelques années, il reste encore généralement moins élevé que chez nos voisins en Ontario. Le professeur de l'Institut national de la recherche scientifique (INRS) Mario Polèse, s'est penché sur la question, rapporte le Journal de Montréal.
C'est dans le magazine Opinions politiques que le professeur a publié ses conclusions.
Ainsi, le chercheur compare d'abord le prix moyen du Grand Montréal avec celui du Grand Toronto. Ici, ce chiffre est de 981 $ tandis que pour la métropole ontarienne, il est de 1 618 $. Quant aux maisons, le prix de vente moyen est de 500 400 $ à Montréal et de... 1 112 000 $ à Toronto.
Le chercheur précise que la situation n'est pas seulement due aux salaires moins élevés au Québec. Il souligne que les revenus médians des deux provinces sont similaires.
C'est que l'Ontario impose des redevances aux promoteurs immobiliers et que cela fait monter les prix. Ces redevances aident à financer depuis 1989 les projets de routes ou de transport en commun, de même que les égouts.
Toutefois, la facture est maintenant refilée aux locataires et aux propriétaires.
« Comme les redevances sont perçues par unité, indépendamment du revenu généré, elles sont une incitation à la construction d’unités plus chères (souvent des tours) », ajoute l'expert dans des propos repris par le Journal de Montréal.
Chez nous, c'est l'impôt foncier et les taxes provinciales qui jouent ce rôle. Et comme au Québec, les promoteurs sont plus petits, ils construisent des édifices à plus petite échelle.
Le TAL joue un rôle
Le Tribunal administratif du logement (TAL) aurait également eu un rôle dans le maintien des prix des loyers, selon l'expert.
«Sa mission était non seulement de protéger les locataires (bien sûr!), mais aussi de veiller à ce que les investissements dans l’amélioration du parc immobilier et dans les nouveaux logements demeurent rentables », estime M. Polèse.
Toutefois, le projet de loi 31 du gouvernement Legault serait « largement fidèle aux principes de contrôle "souple" des loyers ». Ainsi, une fois adopté, il permettrait à un propriétaire de refuser une cession de bail sans fournir de raison raisonnable, et cela inquiète de nombreuses associations de défense des droits des locataires.
D'ailleurs, la situation au Québec, actuellement meilleure que chez nos voisins, pourrait changer. Selon lui, la priorité devrait être la construction rapide de logements en quantité suffisante.
« Pour le Québec, le message est clair: s’il ne fait pas attention, le logement y sera bientôt aussi inabordable qu’en Ontario ».
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