Les tarifs douaniers et leurs effets sur le marché immobilier canadien
Un contexte d’incertitude.
La question des tarifs douaniers de 25 % imposés par les États-Unis sur le Canada suscite de vives discussions ces jours-ci.
Dans ce contexte d’incertitude, ces tarifs pourraient engendrer des effets indirects, mais significatifs, sur le secteur immobilier canadien.
Notez que ces impacts dépendent de l'ampleur des tarifs imposés, des mesures de rétorsion canadiennes, et de leur effet sur l'économie québécoise et canadienne en général.
1. Ralentissement économique
Les tarifs douaniers américains, potentiellement de plus de 25 % sur les exportations canadiennes, pourraient freiner l’économie québécoise, qui dépend fortement des exportations vers les États-Unis (environ 70 % des exportations du Québec en 2023).
Une récession ou une hausse du chômage pourrait réduire la confiance des consommateurs, incitant les acheteurs potentiels à reporter leurs projets immobiliers.
Cela pourrait entraîner une baisse de la demande, particulièrement dans les segments de marché plus coûteux comme les maisons unifamiliales.
2. Augmentation des coûts de construction
Le Québec importe une part importante de ses matériaux de construction (acier, équipements électroniques etc.) des États-Unis. Des tarifs élevés augmenteraient ces coûts, rendant la construction de nouveaux logements plus onéreuse.
Cela pourrait limiter l’offre de propriétés neuves, déjà en pénurie dans des villes comme Québec et Montréal, et maintenir ou accentuer la pression à la hausse sur les prix des logements existants.
3. Dynamique régionale contrastée
Les régions exportatrices comme le Saguenay ou l’Abitibi, dépendantes de secteurs comme l’aluminium ou le bois, pourraient subir des pertes d’emplois, diminuant la demande locale de logements.
À l’inverse, des villes comme Montréal et Québec, moins directement touchées et bénéficiant d’une économie diversifiée, pourraient rester résilientes.
Le marché immobilier de Québec, en pleine croissance (hausse de 10,4 % du prix médian en 2024), pourrait ralentir mais conserver un dynamisme relatif grâce à sa pénurie persistante de propriétés.
4. Pression sur les taux hypothécaires et l’endettement
Une guerre commerciale pourrait accentuer l’inflation au Canada, forçant la Banque du Canada à ajuster ses taux directeurs.
Si les taux hypothécaires augmentent, les ménages québécois, déjà fortement endettés (le ratio dette/revenu disponible est élevé au Canada), pourraient voir leur pouvoir d’achat immobilier diminuer.
En 2025, de nombreux propriétaires renouvelleront leurs prêts à des taux plus élevés qu’au début de la pandémie, ce qui pourrait augmenter les défauts de paiement ou les mises en vente, affectant l’équilibre du marché.
En résumé, les tarifs entre le Canada et les États-Unis pourraient perturber le marché immobilier québécois en freinant la demande via une économie affaiblie, en augmentant les coûts de construction, et en modifiant les dynamiques démographiques.
Cependant, la résilience du marché, portée par une pénurie chronique de logements et une forte demande dans certaines régions, pourrait atténuer ces effets à court terme. Tout dépendra de l’ampleur et de la durée des tensions commerciales.