Le propriétaire d'un immeuble réclame 2000$ à des étudiants pour une infestation de coquerelles
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Les Maisons
Deux étudiants qui vivent en colocation devront payer des frais d'extermination qui s'élèvent à plus de 2000 $ après avoir cru bon signaler la présence de coquerelles au gestionnaire de l'immeuble.
C'est depuis juillet 2022 que Philippe Labrie et Raphaël Sénécal sont colocataires dans le quartier Limoilou à Québec.
Peu après leur arrivée dans l'appartement, Philippe a cru voir une blatte sur son lit.
Par la suite, les deux colocataires ont constaté qu'ils avaient tous les deux cru observer ce type de vermine dans l'appartement et ils ont donc décidé d'en informer le gestionnaire de l'immeuble.
Comme l'a indiqué Raphaël, l'appartement ne semblait pourtant pas propice à ce type de vermine: «J’étais quand même surpris, étant donné l’état de l’appartement qui est très propre, qu’on entretient quand même chaque semaine. »
Philippe a donc contacté Gestipro, qui est le gestionnaire immobilier qui sert d’intermédiaire entre les propriétaires de l’immeuble et les locataires. Le gestionnaire a aussitôt réclamé l’intervention d’un technicien en gestion parasitaire afin que celui-ci effectue un premier traitement contre les blattes.
Raphaël a expliqué: «Toutes les armoires, il faut les vider. Il faut tout rassembler au milieu de la pièce et il faut partir la journée de l’extermination pendant six heures. »
Cette intervention rapide a grandement plu aux deux locataires, mais un mois plus tard, voilà que ceux-ci apprenaient qu'ils seraient tenus responsables de la présence de blattes et qu’ils devraient ainsi débourser 2242 $ pour acquitter la facture du technicien en gestion parasitaire.
Philippe se souvient encore de l'effet de surprise qui a accompagné la nouvelle: «Ça m’a un petit peu coupé le souffle. Quand on est étudiant, ça représente quand même beaucoup d’argent. »
Selon l'avocat en droit du logement, Antoine Morneau-Sénéchal, le Code civil du Québec stipule que le propriétaire doit acquitter les frais d’extermination, et non le locataire: «La loi dit que le locataire a droit à la jouissance paisible des lieux. Et c’est le propriétaire qui doit lui assurer la jouissance paisible. Et dans la jouissance paisible des lieux, il y a le droit de ne pas vivre dans un endroit où il y a des punaises ou quoi que ce soit. »
Toujours selon ce qu'a précisé l'avocat, un locataire peut être tenu responsable, uniquement si le propriétaire prouve que son locataire a causé une infestation et qu’il a fait preuve de négligence grossière en refusant de dénoncer, d’intervenir ou de collaborer.
Des journalistes de Radio-Canada ont tenté de communiquer avec les propriétaires de l'immeuble, mais en vain.
Le sort des locataires est donc maintenant entre les mains du Tribunal administratif du logement (TAL) qui devra trancher et rendre une décision au cours des prochains mois.
Raphaël a conclu en reconnaissant que cette histoire le préoccupait énormément: «C’est sûr qu’avec l’école, notre travail, en plus de se rajouter la cour, la préparation qui vient avec ça, se trouver des preuves que ce n’est pas notre faute, ça vient rajouter une petite lourdeur, c’est sûr, dans notre vie. »
Voici le reportage de Radio-Canada: