Des locataires acceptent des milliers de dollars de leur proprio pour quitter leur logement.
Des proprios sont prêts à payer beaucoup d'argent.
Les Maisons
De plus en plus de propriétaires proposent de faramineuses sommes d'argent afin de convaincre leur locataire de quitter un appartement, rapporte le 24 heures.
La pratique, qui se nomme cash for keys permet à des propriétaires d'évincer des locataires sans passer par un processus d'éviction légal.
Normalement, un propriétaire doit obligatoirement envoyer six mois avant la fin du bail un avis formel à son locataire, qui peut toujours refuser dans un délai d'un mois.
Mais le cash for keys permet d'éviter de perdre du temps et de l'énergie devant le Tribunal administratif du logement (TAL), tout en ayant un coussin financier.
« C'est tout à fait permis dans notre système de faire une entente entre deux parties opposées comme le cash for keys [...] C’est très commun et toujours une possibilité pour mettre fin au bail », explique David Searle, avocat au Centre de justice de proximité du Grand Montréal (CJPGM), en entrevue au 24 heures.
Après avoir signé une entente, les locataires peuvent toujours se tourner vers le TAL et réclamer une compensation s'ils croient avoir été lésés au moment de la signature.
Une locataire, Claudie (prénom fictif) a reçu un avis au printemps 2020. Elle a reçu 7 000 $ contre son bail sur Le Plateau-Mont-Royal, où elle payait 730 $ par mois pour un 4 et demi.
« Avoir su, j’aurais entamé les négociations avec un montant plus élevé », dit au 24 heures celle dont la propriétaire a accepté l'offre sur le champ.
« Quelques mois après mon départ, j’ai vu que mon ancien appartement maintenant rénové se louait au prix de 1 200$. C’est triste, mais je n’avais pas envie de me battre à ce moment de ma vie », ajoute-t-elle.
Stéphane, un propriétaire d'environ 70 logements à Montréal, explique au 24 heures recourir régulièrement à la méthode du cash for keys. « En moyenne, je donne environ trois à six mois de loyer en compensation », dit-il au quotidien montréalais.
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