Des citoyens dénoncent des logements qui montent de prix pendant les visites.
De nombreux locataires dénoncent la situation
Les Maisons
Des citoyens qui sont présentement à la recherche d'un logement ont dénoncé le fait que des propriétaires fassent grimper les prix des loyers avant même la fin de la visite d'un futur locataire.
Vincent Michaux St-Louis est à la recherche d'un logement à la suite d'une séparation et même s'il a un bon salaire, les prix demandés pour un nouveau loyer représentent souvent plus de 60% de son revenu net.
Le père de famille a expliqué au Journal de Montréal: «Je suis allé visiter un 4 1/2 pour moi et mon fils, qui était affiché à 1420 $. Mais à la fin de la visite, [le propriétaire] m’a dit qu’avec la demande il va devoir le monter à 1520 $ parce qu’il y a "trop de gens qui le veulent". À 1520 $ par mois, ce n’est pas compliqué, je ne peux juste pas. Avec un enfant, je me mettrais dans le trou. [...] Avec un salaire d’enseignant, me semble que je devrais être capable de me loger dans un 4 1/2 dans Hochelaga.»
Sophie Bélanger Daoust, une jeune femme de 24 ans de Repentigny, a confié pour sa part qu'elle a vu son logement passer de 810$ à 1050$ après qu'elle ait décidé de ne pas reconduire le bail: «Il y a de la moisissure dans le plancher et on a des coquerelles, c’est pour ça qu’on quitte. Ça nous a beaucoup surpris de voir qu’il voulait louer aussi cher. [...] Je ne vois pas comment les gens seuls peuvent se payer ces logements. »
Comme l'a souligné M. Michaux St-Louis, c'est maintenant l'offre et la demande qui décident du prix d'un appartement. Selon le père de famille, le gouvernement devra un jour ou l'autre mettre sur pied un système qui réglementera ces hausses: «Les propriétaires abusent d’un marché, mais en même temps, on ne peut pas leur en vouloir. N’importe qui qui cherche à faire de l’argent ferait la même chose. Juste en posant une annonce, le gars a 50 visites, alors c’est sûr qu’il va monter le prix, c’est légal alors pourquoi ne le ferait-il pas ? »
Véronique Laflamme, du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), a confirmé de son côté que ces augmentations sont de plus en plus fréquentes: «On est vraiment dans un contexte où il y a toutes sortes d’abus, mais où les mesures qui sont prévues ne sont pas suffisantes pour empêcher l’explosion des coûts des loyers. »
Enfin, selon Martin Blanchard, co-porte-parole du Regroupement des comités logement et des associations de locataires du Québec (RCLALQ), tant que cette pratique ne sera ciblée par une réglementation, la situation ne changera pas d'aussitôt: «C’est totalement illégal au niveau de la fixation du loyer, mais le problème, c’est que ce n’est absolument pas balisé ou contrôlé par le Tribunal administratif du logement [TAL] et par la loi qui s’entêtent à ne pas regarder cette facette-là du problème.»